Dès ses débuts, Michael Haneke s’impose comme un cinéaste géologue ; un spéléologue obstiné qui parcoure inlassablement les veines du mal. Ave une caméra plus neutre qu’un membre des services diplomatiques suisses, il filme un quotidien dans ce qu’il a de plus routinier, avant de s’infiltrer, avecle tranchant et la précision d’un scalpel, dans les failles les plus sombres de l’âme humaine. Il se fait le chantre du malaise, sans y mettre – apparemment– la moindre émotion. Pas d’identification possible, le spectateur reste un spectateur.