The Party (1968)

De Blake Edwards
Etats-Unis - 1968 - vost - 99' - Couleurs - Numérique
Synopsis

Hrundi V. Bakshi, un acteur indien, est engagé par un studio hollywoodien pour interpréter un soldat indigène dans un remake de Gunga Din. Faisant preuve d'une terrible maladresse, il fait exploser un coûteux décor. Exaspéré, C.S. Divot, le producteur, demande à ce que le nom de Bakshi soit inscrit sur une liste noire. Mais à la suite d'un quiproquo, le comédien indien se retrouve en fait invité à la soirée annuelle du studio…

Critique

Une Party de plaisir par le génie du burlesque. Et une cascade de gags incisifs lancés à la face des m’as-tu-vu.

L’absurde rend le monde logique. Celui de Blake Edwards (1922-2010) repose sur ce paradoxe. Surtout The Party (1968), son film le plus géométrique, implacable comme la fatalité… Dès qu’il pénètre, à la suite d’un malentendu, dans la villa de ses hôtes (une cité lacustre à la Jacques Tati, construite par un fou pour des imbéciles), l’Indien gaffeur incarné par Peter Sellers perd un de ses mocassins, qu’il finit par récupérer au terme d’un périple désopilant sur un plateau de petits-fours. Personne ne semble remarquer cette chaussure incongrue : ni le digne serveur qui circule entre les convives ni les mondains, perdus dans leurs bavardages futiles…

Blake Edwards est l’un des rares cinéastes américains à avoir appréhendé l’ennui et la stupidité de la société du paraître. Ils culminent lors de la scène du souper, incroyable moment où il contemple Hollywood dans sa bêtise crasse et sa vulgarité agressive. Et soudain, grâce à un loufiat ivre mort, la belle mécanique se dérègle. Et c’est le désordre, provocant, grinçant, perturbateur, qui l’emporte. Encore plus cinglé que Peter Sellers, le génialissime Steve Franken verse à pleines poignées de la salade dans les assiettes, se fait étrangler dans les cuisines par un maître d’hôtel hystérique et récupère des cailles rôties dans les postiches de starlettes décolorées… Le film est un délire lent, presque sans dialogues, sans histoire. Des gags, rien que des gags : un vrai manifeste surréaliste.­

Télérama

Projeté dans le cadre de