Le fond de l'air est rouge

De Chris Marker
France - 1977 - vofr - 180' - Couleurs - Numérique
Synopsis

De l’ébullition de 68 et des années qui suivirent, plus précisément de 1967 à 1977, Chris Marker, a composé une fresque extraordinaire. De Che Guevara à Rudi Dutschke, de Lénine à Mao, de Charonne à la rue Gay-Lussac, de Cuba à Santiago, "Le fond de l’air est rouge" retrace la montée puis la retombée des utopies révolutionnaires des années 60 et 70.

Critique

Gamme et spectre d’un lyrisme dont la base de rouge s’intensifie ou s’efface au rythme des foules et de la prolifération des discours. Il fallait qu’à peine close la période révolutionnaire s’écrive et devienne époque. C’était possible, l’histoire était imprimée sur pellicules, elle était devenue film, pêle-mêle dans l’oeil d’une machine désormais accessible au grand nombre. L’historien s’adresse à nous, l’homme-planète, il détache nos silhouettes sur le fond du rapport de forces créé par tous ceux qui voulaient se déterminer d’eux-mêmes. Sa voix, litanie off des défaites qui nous précèdent, qui nous encouragent, chronique à distance les temps de la “troisième guerre mondiale”. (...)

Le bouleversement, même précaire, même vaincu, celui qui à cet instant est dans l’air et au fond des choses, s’écrit à même le film. Plus encore qu’un savoir d’historien ou de témoin, c’est ce miracle que Marker rattrape. Pour toute politique, des images rouges d’émotion. C’est déjà quelque chose : souhaitons que ce Fond de l’air… vienne encore s’incruster quelque temps sur nos fonds verts.

Luc Chessel, Les Inrocks

 

Projeté dans le cadre de

Du 9 Mai 2018 au 23 Mai 2018
Le cinéma dans la rue