Olivia
Dans une institution pour jeunes filles, l'arrivée d'une nouvelle venue, Olivia, vient bouleverser les sentiments d'une enseignante, mademoiselle Julie, et de la directrice de l'institution.
En 1951, Olivia, cinquième film de Jacqueline Audry, adapté ˗ avec « beaucoup de goût et de doigté » ˗ du roman éponyme de Dorothy Bussy, connaît le succès tout en faisant scandale. Un film méconnu d'une réalisatrice oubliée qui a pourtant beaucoup œuvré pour l'affirmation du désir féminin.
“Mais cette frontalité sidérante encore aujourd'hui du sujet traité, fidèlement outrée, ne doit pas oblitérer le talent réel de la mise en scène d'Audry, son sens de l'espace, de la caractérisation (les pensionnaires ont des physiques disparates, pas la mignonnerie d'ingénues canoniques), le travail étudié des accents et des tessitures. Ajoutons à cela la partition magnifique de Pierre Sancan, qui donne au film un tour irréel, proche de certains films de Becker ou, côté volière légère, parfois de Max Ophüls. Gardons-nous de faire de l'oubliée Jacqueline Audry une cinéaste soudain culte ou une curiosité genrée, ce serait en faire trop ou à côté. Mais Olivia est un film rare à tous les sens, beau, précieux, secret.”
-Camille Nevers, Libération