Pickpocket
Fasciné par l’idée que, dans certains cas, des hommes capables, indispensables à la société, seraient libres d’échapper aux lois, Michel devient pickpocket. Malgré un commissaire qui le surveille et Jeanne qui l’aime, il ne peut s’empêcher de voler. Il se fait prendre et c’est en prison qu’il découvre le drôle de chemin qu’il lui a fallu prendre pour aller jusqu’à Jeanne.
"Ce que Bresson a obtenu d’un débutant tient du miracle. Car, non seulement il a formé à l’escamotage des portefeuilles de longues mains qui pourraient être celles d’un pianiste, mais encore il a communiqué à son héros l’espèce d’épouvante d’être un animal qui guette sa prise et redoute d’être guetté par elle. Robert Bresson nous montre, sans le moindre artifice d’intrigue, ce vertige qui pousse le voleur dans la gueule du loup et les forces d’amour qui l’en sortent malgré les barreaux de sa cellule. Bresson est à part dans ce métier terrible. Il s’exprime cinématographiquement comme un poète par la plume. "
-Jean Cocteau, Mes monstres sacrés, Encre, 1979