Cléo de 5 à 7
Cléo, belle et chanteuse, attend les résultats d’une analyse médicale. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au Café du Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, Cléo vit quatre-vingt-dix minutes particulières. Son amant, son musicien, une amie puis un soldat lui ouvrent les yeux sur le monde. L’histoire inoubliable d’une transfiguration d’un personnage et d’une actrice au cinéma par la toute jeune Agnès Varda dont c’est seulement le deuxième long-métrage : on assiste à l’invention de l’héroïne moderne !
"Cléo de 5 à 7, c’est un portrait de femme inscrit dans un documentaire sur Paris, mais c’est aussi un documentaire sur une femme et l’esquisse d’un portrait de Paris. De la superstition à la peur, de la rue de Rivoli au café du Dôme, de la coquetterie à l’angoisse, de Vavin à la gare du Maine, de l’apparence à la nudité, du Parc Montsouris à la Salpêtrière, Cléo découvre, un peu avant de mourir, la couleur étrange du premier jour de l’été, où la vie devient possible.'
-Agnès Varda
“Agnès Varda, dont c’est le deuxième long métrage, était déjà une ingénieuse créatrice de formes en 1961 : tous ses documentaires, fictions et installations ont une architecture conceptuelle. Dans Cléo de 5 à 7, elle filme d’abord un compte à rebours. Elle explore la dictature banale et fantastique des minutes, marquée en surimpression, ou bien sur les horloges et les montres, partout. Et, miracle, la rigueur du style, la contrainte du chronomètre et la possibilité du pire libèrent le personnage : on croirait assister à l’invention de l’héroïne moderne. La chanteuse yéyé (métier de Cléo), égocentrée et narcissique, des premières scènes cède peu à peu la place à une autre femme, non plus objet mais sujet, qui regarde, qui écoute, qui se laisse enfin atteindre par les autres. C’est l’histoire inoubliable d’une transfiguration.”
-Louis Guichard, Télérama