Loulou
Loulou, belle, capricieuse, insouciante et innocemment perverse, est une créature qui ne vit que pour l'amour. Elle joue dans une revue que commandite son amant, Ludwig Schön, un puissant magnat de la presse et du music-hall fiancé à la fille du ministre de l'intérieur. Au soir de la première, Loulou oblige Ludwig à rompre. Elle se fait épouser par Schön, mais le soir des noces, il la surprend dans sa chambre en situation équivoque. Furieux il veut l'obliger à se suicider, mais dans la lutte, c'est lui qui est tué par accident. Accusée de meurtre, Loulou parvient à s'enfuir...
« Personne n'a su comme Pabst fixer la fièvre qui règne dans les coulisses un soir de première d'une grande revue, la hâte étourdissante, le va-et-vient sans but apparent, la promiscuité des corps tandis que les décors sont transportés ici et là, l'aspect du plateau comme virant de biais, quand sont montrés au milieu d'une attraction, une entrée, une sortie, l'empressement des artistes à aller s'incliner devant les applaudissements, la rivalité, la complaisance et l'humour, ce mélange ahurissant d'activité des accessoiristes et des électriciens, d'aspiration artistique, de pittoresque et de volupté facile. Éblouissement, atmosphère chaude, sensualité submergée de flots de lumières miroitant sur les rideaux de lamé, brillant sur les casques et les armures, nacrant le corps de femmes quasi nues. Tout oscille dans le vague d'un arrière-plan où Loulou apparaît comme une sorte d'idole païenne, tentante, scintillante de paillettes, de plumes, de fanfreluches et de falbalas. » (Lotte Eisner)