El Agua
C'est l'été dans un petit village du Sud-Est espagnol. Une tempête menace de faire déborder à nouveau la rivière qui le traverse. Une ancienne croyance populaire assure que certaines femmes sont prédestinées à disparaître à chaque nouvelle inondation, car elles ont « l'eau en elles ». Une bande de jeunes essaie de survivre à la lassitude de l’été, ils fument, dansent, se désirent. Dans cette atmosphère électrique, Ana et José vivent une histoire d'amour, jusqu'à ce que la tempête éclate...
Luna Pamies, qui joue Ana, à l’image de ses velléités de fuite pour ne pas être dans le film est tyrannique, diabolique, dans sa furie d’aimer. Même en contre champ, ou en arrière-plan, elle écrase et prend tout l’espace. Elle incarne parfaitement, elle porte à elle seule, ce que vient finalement nous dire le film entre un attachement, un ancrage à une terre et ses traditions et des envies d’un ailleurs meilleur et plus prometteur. Luna Pamies elle aussi est prometteuse. Une rage, mais aussi un bonheur d’actrice. La scène de fin est tout simplement sublime. Entre tradition, mysticisme El Agua, film métaphorique et très esthétique, à la mise en scène épurée, est bel et bien cette promesse d’envoutement, et finalement déborde… de pépites… à voir, à vivre.
Jim Aubert, cliffhanger