25th Hour

De Spike Lee
USA - 2002 - vost - 135' - Couleurs - 35mm
Synopsis

Montgomery "Monty" Brogan est arrêté en possession d'une importante quantité d'héroïne et est condamné à sept années de prison. Il passe son dernier jour de liberté sous caution en traînant avec ses deux meilleurs amis Jakob Elinsky et Frank Slaughtery, son père, et sa petite amie Naturelle Riviera. Au cours d'une longue nuit de fête, il repense à sa vie, où et quand il a raté le coche, comment son incarcération touchera ses proches et comment survivre en prison.

Critique

Monté comme un clip, ce treizième film de Spike Lee est le compte à rebours d’une journée qui va bouleverser l’existence de plusieurs personnages. Habilement, l’intensité dramatique monte au fur et à mesure que l’échéance approche. Les protagonistes, surtout Monty, doivent agir dans l’urgence, ce qui plonge le spectateur dans un état d’appréhension et d’attente.

Faute de surprendre, le prolifique Spike Lee signe une oeuvre réaliste et fidèle à son style : la radioscopie de New-Yorkais d’origines ethniques diverses confrontés à des situations de crise. Ici, un jeune dealer irlandais, fiancé d’une portoricaine, ami d’un juif et d’un autre Irlandais, travaillant pour la mafia russe, se fait arrêter par des policiers noirs. Mais Spike Lee mûrit et se démarque enfin des caricatures outrancières que l’on a pu voir dans Clockers ou Jungle Fever. Les portraits sont fins, les relations profondes. L’auteur n’est jamais manichéen, il n’y a pas de bon ou de mauvais.

Le casting est impressionnant. Edward Norton, nominé aux Oscars pour son rôle de néonazi repenti dans American History X, est touchant et presque sympathique, malgré un rôle de voyou peu recommandable. De Naturelle (Rosario Dawson), la fiancée qui cultive l’ambiguïté de ses sentiments, au père (Brian Cox) rongé par la culpabilité, en passant par les deux amis, le prof frustré (Philip Seymour Hoffman) et le trader vaniteux (Barry Pepper), tous trouvent le ton juste et dégagent une vérité certaine.

Parallèlement, le plus new-yorkais de tous les réalisateurs montre Big Apple dans l’état post-traumatique de l’après 11 septembre : "New York a toujours été un vrai personnage important dans mes films". Et logiquement, quand les deux amis de Monty évoquent cette vie gâchée, ce néant, ils contemplent Ground Zero...

Thomas Delord, Avoir-Alire

Projeté dans le cadre de

Du 21 Août 2019 au 10 Septembre 2019