Persona
L'actrice Elisabeth Vogler est soudainement frappée de mutisme au cours de la représentation théâtrale d'Electre. Après un bref séjour en clinique, elle part au bord de la mer avec son infirmière Alma…
Pour faire un film admirable avec d’aussi sombres pensées, il faut être Bergman. Car Persona est un film admirable. Il y a quelque chose de magique dans les images de ce film, dans cette clarté recouvrant un monde de ténèbres, dans la beauté silencieuse de certains plans où les deux femmes sont réunies et mystérieusement confondues, dans l’incroyable aisance avec laquelle le réalisateur exprime l’ineffable, dans le dépouillement, le parfait naturel, la respiration d’une mise en scène, dans la performance enfin des deux comédiennes transfigurées par leur rôle. Oui, sans doute, le plus beau film d’Ingmar Bergman.
Jean de Baroncelli, Le Monde, 7 juillet 1967