Voyage à Tokyo
Un vieux couple se fait une joie de rendre visite à ses enfants à Tokyo. Surmenés et préoccupés par leurs seuls problèmes, ces derniers les reçoivent avec froideur et indifférence.
Réunissant au sein d’une même famille l’ensemble de ses acteurs fidèles, le maître japonais livre là la quintessence de son œuvre. Plan après plan, le cinéaste prend le temps nécessaire pour faire ressentir l’inexorable : la vieillesse, l’éloignement, l’abandon des mœurs traditionnelles, la mort.Bouleversant, Voyage à Tokyo reste l’une des œuvres les plus fascinantes et les plus abouties d’Ozu.
Voyage à Tokyo est le film d’Ozu le plus célèbre à l’étranger. Il est même l’argument d’un beau documentaire d’un grand admirateur du cinéaste japonais, l’Allemand Wim Wenders.
« A travers l’évolution des parents et des enfants, j’ai montré, déclara Ozu, comment le système familial a commencé à se désintégrer. » La pudeur du cinéaste qui fait la matière de ce film ressemble à celle de son principal personnage masculin, incarné une fois de plus par le grand Chishū Ryū. C’est en effet avec retenue que les parents découvrent l’égoïsme inattendu de leurs enfants et la générosité de leur belle fille, incarnée par la grande Setsuko Hara (qui fut aussi actrice de quelques grands films de Naruse, Le repas, le Grondement de la montagne)…