Citizen Kane
CITIZEN KANE, de Orson Welles (USA, 1941, 119’)
Dans son dernier souffle, le grand magnat de la presse Charles Foster Kane prononce le mot «Rosebud». Le journaliste Jeremy Thompson a pour mission de découvrir le sens de cette ultime parole… Orson Welles, réalisateur, scénariste (avec la complicité de Herman J. Mankiewicz), monteur (avec Robert Wise), acteur, déboule dans la planète cinéma et lui donne un nouveau souffle, une nouvelle grammaire.
Citizen Kane, c'est le cinéma pris d'assaut par un jeune prodige qui s'est rendu suffisamment célèbre au théâtre et à la radio pour décrocher un contrat en or à Hollywood : on lui accorde toutes les libertés, et il les prend. Acteur reconnu déjà, il s'offre un vrai cadeau en interprétant Kane, ambitieux patron de presse, de 25 à 75 ans. Et à cette saga qui raconte le pouvoir, la fortune, la solitude et le passage du temps, il donne une forme somptueuse et baroque, avec une mise en scène qui défie les règles et bouscule les spectateurs. Ceux de l'époque furent, d'ailleurs, décontenancés, et le film considéré comme un échec. Welles ne retrouva jamais le pouvoir qu'il avait eu pour son premier film. Le destin de Citizen Kane était de rester unique en tout.
Frédéric Strauss, Télérama