Citadel

En 2003, Atom Egoyan filme, après vingt-huit ans d’absence, le retour de sa compagne et actrice principale à sa ville natale. Arsinée Khanjian est en effet née et élevée à Beyrouth, jusqu’à ce que la guerre civile contraigne sa famille à quitter le Liban pour le Canada. Elle avait dix-sept ans. Citadel s’offre a priori comme un inoffensif journal de voyage adressé par Atom Egoyan à son fils, alors âgé de dix ans. Et pourtant : essai sur la mémoire, le couple, l’identité, la rencontre douloureuse entre l’histoire individuelle et l’histoire collective, impressionnante mise en abyme et en question des moteurs de sa création et des dispositifs qu’Atom Egoyan déploie dans ses films, Citadel est un miroir tendu à Calendar, où tout y ressemble dangereusement et s’inverse vertigineusement.

Précédé de PORTRAIT OF ARSHILE (Atom Egoyan, 1995, 4’)
Egoyan juxtapose des images vidéo de son fils Arshile avec un autoportrait du célèbre artiste arménien, Arshile Gorky, pour une réflexion sur la connaissance de soi,  l’expression artistique, et le lien entre l’artiste et le spectateur.