La Dolce Vita
Un journaliste traverse avec désinvolture et amertume la vie nocturne de la jet set romaine.
Le maestro italien livre une œuvre sulfureuse qui provoque un énorme scandale à sa sortie. Film pour lequel le cinéaste trouve en Marcello Mastroianni son double évident, La Dolce Vita, c’est aussi l’image la plus célèbre du cinéma italien: la baignade d’Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi.
Palme d'Or en 1960.
Beau comme un fleuve puissant et plein de méandres, soutenu par une photographie noir et blanc plus qu’impeccable, signée par Otello Martelli, et hanté par un Mastroianni plus fragile que jamais, La Dolce Vita fut le film qui donna une autre dimension aux mythes de Fellini et de Mastroianni…
Edouard Waintrop
Cette fresque, devenue monument de l'histoire du cinéma, fit scandale à sa sortie, tout en récoltant sans attendre une Palme d'or à Cannes, en 1960. Le génie de Fellini, c'est de réussir à saisir l'énergie de son époque, d'en donner la démesure, mais aussi d'en dire, déjà, l'épuisement. Dès l'ouverture, un souffle de folie s'engouffre dans La Dolce Vita. On vole en hélicoptère, on roule en décapotable, on va partout dans Rome avec le journaliste Marcello (joué par Mastroianni), qui court après les scoops. Les médias, les moeurs, tout s'affole, c'est le show permanent, l'amour et l'orgie. Mais le mouvement qui conduit sans cesse d'un lieu à l'autre débouche sur l'immobilisme. La frénésie, sur le vide. Cette dolce vita pleine d'apparitions magiques, comme celle, devenue légendaire, d'Anita Ekberg dans la fontaine de Trevi, est finalement peuplée de fantômes. L'explosion de modernité culmine en mélancolie presque mortifère. Un film de visionnaire lucide, unique en son genre.
Frédéric Strauss, Télérama