Du 7 Septembre 2022 au 27 Septembre 2022

Rétrospective Douglas Sirk

Il est l'un des cinéastes les plus importants de l'âge d'or d'Hollywood, adulé par Godard, vénéré par Fassbinder, qui louèrent sa liberté formelle et son sentimentalisme raffiné. Dans la foulée du Festival de Locarno et dans le sillon de la Cinémathèque suisse, nous proposons neuf films de la période Universal de Douglas Sirk, du 7 au 20 septembre 2022.

« Douglas Sirk n’est plus l’inconnu de l’histoire du cinéma qu’il est resté pendant toute son activité. On a reconnu en lui, depuis longtemps, le maître du mélodrame américain; son point de vue critique sur les Etats-Unis, sa sensibilité féministe, ont été analysés. Avec le recul, on découvre une productivité et une diversité étonnantes: 40 films en vingt-cinq ans, avec au milieu une interruption de quatre ans due à l’exil.

Douglas Sirk s’appelait encore Detlef Sierck quand il a commencé à mettre en scène au théâtre, juste après la Première Guerre mondiale. A 25 ans à peine, ce surdoué prend la direction du théâtre de Chemnitz, puis de Brême et de Leipzig, où il dirige la programmation et met en scène lui-même: certaines années, plus d’une pièce par mois. Son travail scénique va irriguer tout son art. Il va transposer au cinéma le meilleur de son expérience, et n’oubliera jamais que la mise en scène est au cœur du spectacle. Comme Cukor, Visconti, Bergman, Ophuls, c’est à partir de, et avec, son bagage de théâtre que Sirk sera cinéaste. (…) De film en film, cet immigrant capture, comme peu l’ont fait, l’esprit et l’autoreprésentation du pays, jusque dans ses tares: bigoterie, misogynie, culte de l’argent, mépris de classe, racisme... Ses plus beaux personnages sont des marginaux: Rock Hudson dans All That Heaven Allows (1956), les aviateurs dans The Tarnished Angels (1957), la métisse Susan Kohner dans Imitation of Life (1959). Si on ajoute Written on the Wind (1956) et A Time to Love and a Time to Die (1958), on a le sommet de son parcours hollywoodien, au terme duquel il tient à retrouver l’Europe.»

Bernard Eisenschitz, co-curateur de la rétrospective locarnaise et auteur du livre « Douglas Sirk, né Detlef Sierck »