« En octobre, nous roulons avec nos plaques suisses vers Kobeliaki, une bourgade paysanne à mi-chemin entre Kiev et le Donbass. Nous y avons nos connaissances, nos amitiés, nouées à la veille même de l’indépendance il y a trente ans. Et nos obsessions : les déportés ukrainiens, les prisonniers de guerre soviétiques. Ceux de la Seconde Guerre mondiale tombés aux mains des nazis nous ont poursuivis pendant des années. La seule manière d’apaiser ces millions de fantômes était, croyions-nous, de leur consacrer un ou deux films.