Désirs volés
L'histoire exubérante et grivoise d'une troupe d'acteurs itinérants qui alternent les grandes heures du théâtre kabuki avec des spectacles de strip-tease.
Tourné sans esbroufe dans un très beau Cinémascope noir et blanc, Désirs volés contient les germes des chefs-d’oeuvre à venir. Thématiquement, nous l’avons vu, le film s’inscrit pleinement dans l’œuvre de son réalisateur. Toujours sur le fil de la tragicomédie, il ne sombre jamais vraiment dans le mélo. Le ton du film, avec cette énergie qui caractérisera l’œuvre du réalisateur, du moins dans les années 60, cette ébauche de « dynamisme formel » qu’il recherchait, annonce déjà un style qui ne demande qu’à s’épanouir. Quant à la morale du film, elle pourrait se résumer à « tout vient à point à qui sait attendre ». La troupe n’obtient-elle pas un succès après tant de galères, Chigusa et Misako n’arrivent-t-elles pas à leurs fins ? La persévérance paye, et réussit à la plupart des personnages. C’est sur une note optimiste qu'Imamura conclut son film.
Christophe Buchet, DvdClassik