La Nuit de Varennes
Ettore Scola s'intéresse à une autre « journée particulière », celle du 21 juin 1791, en France, qui vit la fuite de Louis XVI et de Marie-Antoinette vers les frontières de l'Est. Mais du Roi et de la Reine, nous ne verrons que les pieds. Car c'est le peuple en marche qui intéresse Scola. Du coup, les scénaristes ont choisi d'affréter une seconde berline avec à son bord Restif de La Bretonne (Jean-Louis Barrault, parfait en vieux reporter omniscient), Casanova vieillard (Mastroianni, superbe en séducteur déchu) et une comtesse mystérieuse (admirable Hanna Schygulla) flanquée d'un coiffeur efféminé en plein désarroi (Jean-Claude Brialy, hilarant et pathétique). Les aventures rocambolesques de ce microcosme farfelu servent de prétexte au discours politique cher à Scola sur l'éveil du peuple et son pouvoir récemment acquis.(...) Cette leçon d'histoire sur un monde en pleine mutation (c'est le titre original : « Un monde nouveau ») est passionnante.
Jérémie Couston, Télérama