P'tit Quinquin

De Bruno Dumont
France - 2014 - vf - 200'
Synopsis

Une enquête policière extravagante, improbable et burlesque autour d’étranges crimes aux abords d’un village côtier du Boulonnais en proie au mal et d’une bande de jeunes crapules menée par P’tit Quinquin et Eve, son amoureuse.

 

EN PRÉSENCE DE BRUNO DUMONT!

 

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Critique

(…)Certifiée auteur, P’tit Quinquin est signé Bruno Dumont et produit par Arte. Avant de le gravir, le massif impressionne : 3 h 20 en quatre épisodes sans relâche. Mais une fois de l’autre côté, il fait plutôt l’effet d’un trou normand : insolent, bizarre, rigolo, le P’tit Quinquin requinque.

Il chronique un petit village côtier de cette région boulonnaise dont Bruno Dumont ne s’arrachera jamais. Le canton est la proie du mal depuis que l’on a retrouvé le corps décapité de madame Lebleu dans le ventre d’une vache, elle-même précipitée au fond d’un blockhaus inaccessible. Lancés sur l’enquête, deux flics pathétiquement nuls ne peuvent empêcher la prolifération des crimes absurdes et mystérieux : l’amant de madame Lebleu gît lui aussi dans une vache ; le mari de la même, premier suspect, est éliminé dans une fosse à purin ; sa maîtresse, reine des majorettes locales, est retrouvée noyée et nue, à marée basse, prisonnière d’un filet…

Bref, ça débloque sérieusement dans ce patelin peuplé de fermiers louches, de curés demeurés, de touristes autistes. Mais habité aussi par une merveilleuse petite bande de crapules, à la tête desquelles scintille le blondinet P’tit Quinquin, d’une beauté extravagante (nez cabossé, lèvres asymétriques, appareil auditif, yeux de cobalt : parfait) et Eve, son amoureuse éperdue, dessinée comme une déesse.

P’tit Quinquin est une série inclassable. Intervenant à son tour dans la sphère surbuzzée de la série télé, Bruno Dumont ne s’est senti aucune obligation compétitive. Il n’a pas cherché à réaliser le The Wire calaisien, ni même à se mesurer au lexique de la série américaine globalisée. Les plus nettes correspondances seraient plutôt du côté de la férocité britannique du type Father Ted, avec quelques concessions à l’influence Twin Peaks pour le goût de l’incongruité et tout de même un fond de sauce ironique bien français.

En ressort un polar de l’absurde qui atteint des sommets burlesques (…). Le duo de flics donne lieu à un numéro hilarant : le vieux commandant de gendarmerie surnommé Brouillard, à peine maître de son corps et l’esprit insaisissable, a suscité les plus beaux rires entendus jusqu’ici. Merci donc à son interprète, Bernard Pruvost, le meilleur gendarme que le cinéma français ait produit depuis De Funès, et ces mots sont pesés.(…)

Olivier Séguret, Libération

Projeté dans le cadre de

Du 13 Septembre 2014 au 14 Septembre 2014
Séance unique: P'TIT QUINQUIN