La Ville est tranquille

De Robert Guédiguian
France - 2000 - vf - 133'
Synopsis

En 2000 à Marseille, Michèle habite un triste appartement dans une cité qui ne l'est pas moins. La nuit, elle travaille à la criée aux poissons ; le jour, elle élève sa petite fille. Son mari, un homme paresseux, veule et raciste, refuse de voir que leur fille aînée, Fiona, se drogue. De son côté, Paul, un docker en grève, trahit ses camarades pour empocher la prime de licenciement qui lui permettra de s'acheter un taxi. Paul et Michèle se rencontrent et deviennent amants, sans trop d'illusions...

Critique

La lumière d'été caresse Marseille, mais l'héroïne de l'histoire est une poudre qui tue ; la politique, vulgaire jeu de masques, donne des envies de jeu de massacre ; la chair est triste quand elle n'est pas misérable ; le crime raciste est au coin de la rue ; toute résistance est vaine ; cette vie-là est à se flinguer. (...) La ville est tranquille est au sens strict un film politique. Et dans le même souffle, un film apolitique, ou plutôt, sans domicile politique. On a parlé trop vite de naïveté à propos du Guédiguian première période. On aurait tort à présent de sous-estimer son désarroi. Militer, nous dit-il entre ses plans parfois trop discoureurs (mais quelle force quand ça ne prêche plus, comme dans cet unique face-à-face entre Meylan et Darroussin), militer n'est plus possible que dans le champ du cinéma. Militer, ce serait donc embrasser sans fin une ville et tous ses personnages, avec élégance et retenue. Car ce sont bien ces qualités-là, pas très couleur locale, mais essentielles au cinéma de Guédiguian, qui lui permettent de s'approcher si près du malheur aujourd'hui.

François Gorin, Télérama

Projeté dans le cadre de

Du 3 Septembre 2014 au 9 Septembre 2014
Festival Romand sur les addictions