Place Vendôme
Vincent Malivert, l'un des joailliers les plus réputés de la place Vendôme, se suicide, a priori sans motif apparent. Marianne, sa femme, habituée des cocktails de somnifères et d'alcool depuis bon nombre d'années, et dont le mari était le seul réconfort, est alors brutalement tirée de sa léthargie...
Sur les moquettes aussi épaisses que dans les salons de la place Vendôme, il y a là quelqu'un qui ne ressemble pas à une executive woman mais plutôt à une victime, une femme en perdition, incapable de porter une tasse de café à ses lèvres sans trembler comme une feuille, parlant avec la petite voix nasale d'une fillette prise en faute pour la énième fois : Marianne, c'est-à-dire Catherine Deneuve. En quelques séquences sidérantes d'abandon, l'actrice impose ce personnage déchu, alcoolique, à coup sûr l'un des plus marquants qu'elle ait joués. A l'évidence aussi, la pièce maîtresse du troisième film réalisé par Nicole Garcia, après Un week-end sur deux et Le Fils préféré. C'est autour de cette femme déjetée que le scénario (coécrit avec Jacques Fieschi) est construit. (...)
Louis Guichard, Télérama