Les Chevaux de feu

De Sergueï Paradjanov
Ukraine, Union soviétique - 1965 - vost - 97' - Couleurs - Numérique
Synopsis

L'amour de deux jeunes gens séparés par la haine que se vouent leurs familles et que seule la mort réunira…

Adaptation de la nouvelle Les chevaux de feu de Mykhaïlo Kotsioubynsky.

À contre-courant du cinéma soviétique officiel de l'époque, Paradjanov signe ici un des chefs-d'œuvre cinématographiques du xxe siècle qui stupéfie toujours par sa modernité.

Critique

(…) 

Les décors rivalisent de couleurs, les costumes séduisent avec leurs accents surannées, les images défilent comme des tableaux. Sergueï Paradjanov avoue avoir puisé dans des palettes aux influences baroques et avoir demandé des conseils à un vieux peintre carpathe, Feder Manaïlo : « J’avais toujours été attiré par la peinture et je me suis habitué à considérer chaque cadre cinématographique comme un tableau indépendant. » déclarait-il dans un entretien. Mais surtout, ce génie des couleurs provient de l’admirable travail de Youriï Illienko.

« À présent, Les Chevaux de feu représente pour moi un monde qu’il est indispensable d’abandonner » déclara-t-il, en 1966. Dans ce monde, la religion veille au grain, comme la mort, présente dès la première scène. Les scènes sabbatiques tournent en rond, à 360°, comme les scènes d’amour entre Ivan et Maritchka. L’une effraie, l’autre émeut. Les hommes portent leur croix, seuls, dans l’ignorance de tous. Finalement, Ivan se diabolise, car « le diable est en chacun de nous », nous a‑t-on dit, un peu plus tôt. Alors, malgré nous, dans ce monde, pourquoi vouloir abandonner une œuvre inclassable, sortie tout droit d’un tendre cauchemar ?

Bélinda Saligot, critikat.com

Projeté dans le cadre de

Du 1 février 2024 au 4 février 2024
Quatre films pour un centenaire