THX 1138

De George Lucas
Etats-Unis - 1971 - vost - 86' - Couleurs - Numérique
Synopsis

En 2500, les villes ressemblent à des termitières et les vies des hommes à celles des fourmis, régies par un ordre infernal. Chaque individu est désigné par une série de 3 lettres et 4 chiffres. L’un d’eux, technicien sur une chaîne d’assemblage de policiers-robots, commet un acte irréparable : il fait l’amour avec sa compagne, pratique formellement interdite par les autorités…

Critique

"(…)  La grandeur de THX réside dans l’approche systématique et consciencieuse d’un univers d’anticipation aseptisé. George Lucas et Walter Murch ont créé un film à des lieues de la viabilité cinématographique, ancré solidement dans l’expérimental lourd. Lucas souhaitait inverser les rôles traditionnellement confiés à la musique et aux effets sonores. Jusqu'à la fin du film, la musique est discrète, ne dépassant jamais le statut de compagnon sonore. La partition de Lalo Schiffrin s'efface aux profits des créations de Walter Murch: le son est l’architecte principal de ce monde. Un monde où la musique n'a pas sa place, un univers de systèmes, de fonctions, de procédures, maelström de consignes où l’initiative est proscrite, et par conséquent l’imagination, l'art, le rêve et les sentiments. Les ordres froids et métalliques sont déformés par les transmissions radio, légions incohérentes de conversations artificielles. Les bruits agressent, aigus et froids, synthétiques, niant tout plaisir auditif. La déshumanisation du film est un exploit de tous les instants, et fait de THX 1138 un film essentiellement intellectuel, tant il est absence de sensations. Un non-spectacle en somme, mais une expérience de l’humanité à la hauteur de 2001: L’Odyssée de l’espace. Car espoir il y a, Lucas ne cédant pas complètement à l'atmosphère des seventies, contestataire et dépressive. THX fuit la blancheur annihilante de son univers sous-terrain pour retrouver la lumière, les couleurs et l’harmonie musicale. Dans une extase de musique classique, l’individu se hisse face au soleil majestueux, s'échappant enfin, dans un plan final bouleversant. Six ans plus tard, George Lucas privilégiait l'équilibre en entamant un opéra spatial. Avec Star Wars, de nouveaux sons vivraient en symbiose avec une musique wagnérienne. THX 1138 est l'ouverture magistrale d'un auteur en quête d'harmonie. En espérant qu'il l'atteindra un jour, réjouissons-nous de cette symphonie cinématographique."
-Benjamin Hart, filmdeculte.com

 

 

Projeté dans le cadre de

Du 17 Janvier 2024 au 13 Juin 2024
Le Ciné-club des perspectives futures