La Rue chaude

De Edward Dmytryk
Etats-Unis - 1962 - vost - 114' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

La Nouvelle-Orléans, 1930. Objet de toutes les convoitises, la brillante et sophistiquée Hallie est la principale attraction de la plus célèbre maison close de la ville. Très éprise d’elle, Jo, la tenancière de l’établissement, la fait surveiller étroitement par ses sbires. Tout droit arrivé du Texas – après avoir croisé la route de la jeune et délurée Kitty – Dove va bouleverser la donne en se lançant à la recherche de l’amour de sa vie, Hallie…

Critique

(…) Comme un passage de relais, la vétérane Barbara Stanwyck s’impose magistralement dans le rôle de la tenancière du bordel. La star, qui était elle-même lesbienne dans le plus grand secret, est ainsi la toute première vedette internationale à incarner un personnage lesbien sur grand écran. Certes, le mot n’est jamais prononcé, mais son amour pour le personnage de Capucine est tellement aveuglant que cela en devient même troublant à plusieurs reprises. On notera d’ailleurs que le hasard a fait que le long-métrage est sorti en France la même semaine qu’un autre film consacré au lesbianisme, à savoir La Rumeur (Wyler, 1962).

Ainsi, La Rue chaude est une œuvre étrange, quasiment bicéphale, puisqu’elle délivre à la fois une intrigue romantique finalement très académique sur le plan moral, tout en se permettant des pas de côté par rapport à la bienséance de l’époque. Tout d’abord, la localisation de l’intrigue dans un bordel est pour le moins audacieuse, et les nombreux sous-entendus lesbiens ajoutent un piment qui est malheureusement absent des dialogues. La Rue chaude propose également plusieurs éléments qui font de cette œuvre mal aimée une pièce à redécouvrir. Tout d’abord le générique proposé par Saul Bass en ouverture et en clôture est tout bonnement génial. Nous suivons les évolutions d’un chat noir sur plusieurs mètres avec en surimpression sur son pelage les crédits des artistes. A la fin du film, le matou marche sur un journal qui annonce ce qu’il est advenu des personnages principaux. Il s’agit d’un nouveau coup de génie de la part du mythique Saul Bass. On doit aussi noter l’excellence de la partition musicale d’Elmer Bernstein, ainsi que la belle fluidité de certains mouvements d’appareil dans le bordel. Ainsi, la caméra accompagne régulièrement les protagonistes à travers les étages dans un même mouvement gracieux. (…)

Virgile Dumez, cinedweller.com

 

Projeté dans le cadre de

Du 12 Novembre 2023 au 17 Novembre 2023
LA RUE CHAUDE d'Edward Dmytryk