Subtraction

De Mani Haghighi
Iran - 2022 - vost - 107' - Couleurs - Numérique
Synopsis

Devant un immeuble, Jalal rencontre une femme qui est le portrait craché de sa femme. Elle s'appelle Bita. Stupéfaits, ils comparent des photos de famille : Le mari de Bita est lui aussi le portrait craché de Jalal…

Critique

Le film noir, et fantastique, de Mani Haghighi, réalisateur de Valley of Stars et de Pig, mais aussi coscénariste de son compatriote Asghar Farhadi, s’ouvre sous la pluie battante, dans une avenue embouteillée de Téhéran. Farzaneh (Taraneh Alidoosti), monitrice d’auto-école, donne une leçon lorsqu’elle aperçoit, marchant sur un trottoir, son mari, Jalal (Navid Mohammadzadeh). Elle abandonne alors son élève dans la voiture, et suit Jalal jusqu’à l’immeuble où il pénètre. Farzaneh est convaincue qu’il a une maîtresse. Le soir, elle le soumet à la question, mais il nie tout et jure qu’à cette heure-là il était au travail. Son apparition était une hallucination. On comprend alors que le couple a un double dans la même ville, à la fois très semblable et très différent. Commence alors un thriller vertigineux sur le dédoublement, d’où les personnages ne sortiront pas indemnes. C’est « Psychose » à Téhéran, capitale de la paranoïa et de la peur, dans le clair-obscur angoissant d’un théâtre d’ombres. Même le spectateur se demande ce qu’il a vu et qui il est.

Jérôme Garcin, L'Obs