Le Démon des armes
Bart Tare a toujours été fasciné par les armes, au point qu'il tente d'en voler une dans la vitrine d'un marchand, à l'âge de 14 ans. Après la maison de correction et l'armée, il revient au pays, avec des idées de vie honnête et sereine... Mais un jour, un cirque visite la ville, et Bart assiste au numéro de tir d'Annie Laurie Starr, qui possède, comme lui, une suprême adresse dans cet exercice...
Il est difficile de présenter une oeuvre à la fois mythique et méconnue telle que Gun Crazy. Film emblématique de la série B : oui, mais l’expression série B, qui désigne à la fois un courant esthétique au contour flou et un système économique en perpétuelle évolution, ne décrit qu’imparfaitement la nature et surtout l’originalité de cette oeuvre inclassable. Gun Crazy est en réalité une série B à part, car en échappant aux contraintes (notamment budgétaires) qui ont généré les traits esthétiques spécifiques à ce "genre", tout en bénéficiant de la licence artistique propre à ces productions tournées en marge des grands studios. Joseph H. Lewis a réalisé un chef-d’oeuvre qui est un condensé des techniques de mise en scène, de narration, de montage, qu’il a pu développer tout au long d’une carrière, entièrement dévouée à la série B. Mais Gun Crazy ne peut être réduit à un vulgaire bréviaire de l’art de la mise en scène de Lewis. Le pouvoir de fascination du film réside en grande partie dans son sujet : l’amour fusionnel de deux marginaux devenus criminels à cause de leur passion destructrice pour les armes à feu. De nombreux, dont certains célèbres, exégètes se sont passionnés pour ce film car ils y ont vu l’un des premiers, mais aussi l’un des plus convaincants, exemples d’amour fou, thème cher à André Breton et ses amis surréalistes, au cinéma. (…)
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