Le Quatrième homme
Quatre gangsters braquent un fourgon blindé transportant plus d'un million de dollars. Joe Rolfe, un chauffeur-livreur, est accusé d'être impliqué dans ce braquage et est interrogé avec brutalité par la police locale. Relâché faute de preuves, Rolfe remonte la piste des criminels jusqu'au Mexique…
Ce polar aurait inspiré Tarantino pour Reservoir Dogs… C’est d’abord le récit, fiévreux, d’un braquage commis par quatre hommes dont seul le commanditaire connaît l’identité, masqués et habillés en bleu de travail : image toujours aussi puissante aujourd’hui — la série La Casa de papel en a d’ailleurs fait son fonds de commerce. C’est ensuite une fulgurante dénonciation des brutalités policières, avec l’arrestation d’un livreur de fleurs accusé à tort. Le style de Phil Karlson, sous-estimé en France, s’y révèle ébouriffant, notamment lors des bagarres, filmées à grand renfort de plans serrés sur les visages. Et pas n’importe quels visages : ceux de Lee Van Cleef, Jack Elam et Neville Brand, inoubliables seconds couteaux. Les deux premiers mouvements placent le film au niveau des séries B nerveuses tournées à la même époque par Anthony Mann (Railroaded !, 1947) ou Richard Fleischer (L’Assassin sans visage, 1949). (…)
Télérama