Godland

La solitude, le froid, le XIX^e siècle, la foi. Quatre thèmes pour une histoire austère : un jeune prêtre danois (Elliott Crosset Hove) est envoyé sur une île en Islande pour évangéliser la population et faire des photos. Tandis qu’il développe ses plaques au collodion, sa mission change. La colonisation du lieu est difficile, la tentation charnelle évidente, l’absence de Dieu…, tout se mêle, dans un paysage de vent, de mer, de sauvagerie. Troisième film de Hlynur Palmason (Un jour si blanc), cette plongée dans un monde glacial est fascinante par sa beauté visuelle et par son rythme méditatif. Malgré la longueur, la maîtrise de la mise en scène étreint ce film inhabituel, l’équivalent d’un chant grégorien, qui élève l’esprit.

François Forestier, L’Obs