Liliane

De Alfred E. Green
Baby Face - Etats-Unis - 1933 - vost - 71' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

 En pleine Prohibition, Liliane “Baby Face” Powers est serveuse dans le speakeasy miteux d’une ville-usine. Son père, qui la force à coucher avec ses clients rustres et brutaux, décède lors de l’explosion de sa distillerie. Elle part à New York… Barbara Stanwyck, l’une des plus grandes actrices américaines, donne un véritable récital. Dans ce film pré-code Hays, elle incarne une femme prête à tout pour triompher dans l’univers impitoyable et immoral de l’American Way of Life.

Critique

Baby Face (sorti en France sous le titre Liliane) dévoile un monde abrupt dans lequel toutes les armes sont bonnes pour une réussite qui ne peut équivaloir qu’à de l’argent. Lily se moque du respect ou des sentiments, elle veut sa revanche, l’opulence financière, et peu importe que sa route soit jonchée de cadavres ou de désespérés. À vrai dire, et encore une fois si l’on excepte la toute fin, on a rarement vu de portrait aussi acide et froid au cinéma : on pense à d’autres, comme Un si doux visage d’Otto Preminger (1952) ou à la même Barbara Stanwyck dans Assurance sur la mort de Billy Wilder (1944), mais le point de vue y était celui d’un homme, le héros qui se perd. Ici, c’est bien Lily qui mène le bal et que l’on suit, elle qui se compose un masque dénué de sentiment, impassible. Elle qui a compris comment fonctionne le monde, sans scrupules, et utilise ce savoir. À ce titre, mais aussi grâce à une mise en scène d’une redoutable efficacité, Baby Face est une belle découverte. 

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