One of these Days

De Bastian Günther
Allemagne, Etats-Unis - 2020 - vost - 120' - Couleurs - Numérique
Synopsis

Une petite ville organise la compétition "Hands On", au cours de laquelle vingt participants pose la main sur un pick-up Chevrolet Avalanche. Le dernier à tenir remporte la voiture, mais la chaleur et les tensions ne tardent pas à faire rager les compétiteurs…

Critique

One of these Days s’ouvre sur un concessionnaire face caméra, enregistrant la publicité pour le concours qui va avoir lieu. Exubérant, faussement enjoué ou dynamique, c’est un événement festif qu’il annonce, avec un cadeau hors norme à la clé : une camionnette type pick-up. S’ensuit un générique façon « Street view », permettant de découvrir la réalité de la petite ville du Texas dans laquelle se déroule le concours, entre maisons abandonnées et mobile homes.

La première scène sera à l’image de Joan, gérante du magasin, divorcée ne voyant jamais sa fille, se démenant pour faire marcher la boutique et contrainte à un éternel sourire, malgré la fatigue, les galères, les humiliations, les exigences dépassant les bornes. Le générique est lui a l’image de ces vingt candidats, représentants d’une Amérique profonde où cohabitent tant bien que mal militaires imbus d’eux-mêmes, sportifs excessifs, bigotes conservatrices, vieillards sans le sou, jeunes adultes pas vraiment sortis de l’adolescence, familles endettées...

C’est dans cette dernière catégorie que l’on trouve Kyle, serveur dans un fast food, qui sera le héros de cet intéressant thriller, homme responsable et prudent, pesant la moindre dépense, que le spectateur voudrait naturellement aider ou bien voir aidé. Installant rapidement quelques antagonismes au sein du groupe, jouant de plans plus ou moins resserrés sur les visages, ou de gros plans sur les mains pour signifier la tension, la fatigue ou le découragement, Bastian Günther parvient à faire exister quelques-uns des personnages, jusqu’à un dénouement en partie inattendu, grâce à un flash back revenant sur des moments précédents le concours. Un portrait d’un bien décevant « rêve américain », plutôt original, permettant de souligner la situation de besoin de beaucoup de petites gens.

Olivier Bachelard, abus de ciné