Nos otages

De Michael Steiner
Suisse - 2020 - vost - 115' - Couleurs - Numérique
Synopsis

En 2011, le jeune couple suisse Daniela Widmer et David Och est enlevé lors de leur voyage sur l’ancienne route de la soie au Pakistan. Ils sont emmenés à 500 kilomètres du Waziristan, un pays en guerre, et livrés aux talibans locaux. Tous deux vivent dans les conditions les plus précaires pendant huit mois en tant qu’otages, jusqu’à ce qu’ils parviennent finalement à échapper aux talibans, seuls civils jusqu’à présent.

Critique

(...) Pour la création de ce long-métrage, le cinéaste Michael Steiner a dû faire face à de nombreux défis logistiques. Un tournage en Inde, dans la région du Rajasthan, à Zurich et en Argovie, puis la production finit par être transférée dans la Sierra Nevada, dans le sud de l'Espagne, en raison de la pandémie. Et malgré ces péripéties logistiques, le long-métrage n’en reste pas moins bouleversant, fascinant, et admirablement conçu. Axé sur le couple et leur désarroi, Nos OtagesUnd morgen seid ihr tot en version originale, dévoile des situations surprenantes, inattendues. Ainsi se développe cette étonnante relation entre ces deux Suisses et le chef du groupe taliban. Une complexité se dessine. Le réalisateur cherche à monter la pluralité singulière de cette affaire, une volonté ardue au vu des atrocités dont il est question.

Chaque jour, le couple se fait témoin des horreurs et du traitement infligé aux femmes, la violence rythme leur vie. Et Michael Steiner transporte le spectateur au plus proche de leur captivité. Formidablement incarné par Sven Schelker et Morgane Ferru, nous partageons les espoirs de ce couple, et tremblons avec eux, au cœur d’une histoire hautement personnelle et profondément traumatisante que les vrais Daniela Widmer et David Och essayent encore d’oublier. Et c'est justement cette honnêteté qui fait de Nos Otages un film efficace, remarquablement structuré et complexe dans sa narration alors qu’il confronte la naïveté des deux Suisses à des talibans sans scrupules. (...)

Peter Osteried, Cineman