Berlin, symphonie d'une grande ville

De Walter Ruttmann
Allemagne - 1927 - vost - 65' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

La ville s'éveille, les machines et les gens qui dormaient entrent en action. Tous les secteurs de la vie sociale, de l'industrie aux commerces, des bureaux aux transports, accèdent à une sorte de fébrilité. La ville, la machinerie et l'humanité citadine forment un jeu de miroirs, chacun de ces termes se posant en métaphore de l'autre, pour concourir à une harmonie d'ensemble…

Critique

Le film se structure comme une symphonie visuelle, dans laquelle les Berlinois de 1927 jouent leur partition. Contrairement à L'homme à la caméra de Vertov, les prises de vues sont classiques, presque esthétisantes et rythmées par les seuls mouvements des passants alternativement rapides ou lents avec des changements d'axes qui évoquent le flux de l'activité d'une grande ville. Dans les épisodes 1, 2 et 4, une horloge indique l'heure comme si le film se déroulait sur une seule journée. Une partie de l'épisode 4 évoque pourtant la journée du dimanche avec ses activités de détente. (…) Le film de Ruttmann, sur une idée de Carl Mayer, lance la formule du film symphonique dont Ménilmontant (1926) de Dimitri Kirsanoff étaient les précurseurs et qui donnera un autre chef-d'oeuvre : L'homme à la caméra (Vertov 1929). La formule du film symphonique se retrouve dans Paris Londres (Jean Arroy, 1927), A propos de Nice (Jean Vigo), Saô Paulo, symphonie d'une métropole (Alberto Kermany, 1929) ou même Pluie (1929) de Joris Ivens qui entreprend de restituer comme observée à la loupe l'aventure globale d'une ville sous une averse. Georges Sadoul qui voit là s'amorcer un puissant retour au monde concret proposera d'appeler "troisième avant-garde" les cinéastes attentifs à la fois vérité des lieux, aux décors réels traités avec un soin ethnographique, aux rues démultipliées et aux surimpressions.

Ciné-club de Caen

Projeté dans le cadre de

21 Décembre 2021
En collaboration avec le Conservatoire de musique de Genève