Playlist

De Nine Antico
France - 2021 - vofr - 84' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

Sophie a 28 ans. Elle aimerait ête dessinatrice, mais ce serait tellement plus facile si elle avait fait une école d'art. Elle aimerait aussi trouver l'amour, mais ce serait tellement plus facile s'il vous sautait aux yeux. Elle multiplie les expériences amoureuses et professionnelles. Prendre des coups, beaucoup, en donner, un peu : c'est ça, l'apprentissage. Dans sa tête tourne en boucle Daniel Johnston, qui chante que "l'amour véritable finit bien par vous tomber dessus", mais Sophie se demande s'il dit vrai.

Critique

 

Nine Antico déploie l'univers graphique de ses BD au charme rétro et décalé sur grand écran. Savoureux.

L’autrice de bande dessinée Nine Antico change de cadre en s’essayant au cinéma. Mais avec Playlist, récit d’apprentissage original et léger comme une bulle, elle ne quitte pas le monde des vignettes, transposant sur grand écran son style pop et rétro. Dans un noir et blanc intemporel et tranché, cette comédie très graphique nous plonge dans l’intimité de Sophie. À 28 ans, la jeune fille est à la croisée des chemins : elle cherche l’amour et un travail. Elle dessine, croque ceux qui l’entourent et fantasme sur l’amour, le vrai. Rien de bien nouveau ? Sauf que la réalisatrice et ses acteurs – l’irrésistible duo comique formé par Sara Forestier et Lætitia Dosch ou encore Grégoire Colin, qui campe un éditeur de BD cyclothymique et fan de Sardou – insufflent tant de singularité et de drôlerie dans cette chronique chaotique qu’elle en devient unique. Aux heureuses trouvailles, comme la voix off façon Nouvelle Vague et le recours à l’écriture pour introduire les scènes comme si l’on tournait la page d’un journal intime, s’ajoute une façon libre et contemporaine de filmer le corps féminin. Et bien sûr, faisant honneur au titre, une fantastique BO, avec des groupes indés des années 1990 et un leitmotiv renversant : True Love Will Find You in the End, un morceau de Daniel Johnston, artiste maudit et génial.

Mathilde Blottière, Télérama