The Future

De Miranda July
Etats-Unis - 2011 - vost - 91' - Couleurs - 35mm
Synopsis

Sophie et Jason, un couple trentenaire, vivent dans un petit appartement à Los Angeles. Dans un mois, ils adopteront Paw Paw, un chat abandonné. Un peu paniqués à l’idée de perdre leur liberté, ils quittent leur travail et se donnent trente jours pour accomplir leurs rêves...

Critique

Caméra d'or au festival de Cannes 2005 avec une drôle de chro­nique mélancolique, Moi, toi et tous les autres, l'Américaine Miranda July, 39 ans, a poursuivi depuis ses activités multiples : sculpture, écriture, conception de projets parti­cipatifs... Son deuxième film fait partie de cette oeuvre multiforme, s'intéressant à ce qui lie (ou non) les êtres entre eux.

Ici, un couple de trentenaires (la cinéaste et un acteur qui pourrait être son jumeau) s'interroge sur le futur en général et l'avenir de leur relation en particulier. Leur engagement sera scellé, pensent-ils, par l'adoption d'un chat en convalescence dans une clinique vétérinaire. D'ici là, chacun est libre de mettre leur relation à l'épreuve... Ce point de départ théorique autorise la cinéaste à empiler les bizarreries du quotidien. Voici son personnage qui s'acharne à poster sur le Net une minichorégraphie par jour, tandis que le fiancé tente de convaincre ses voisins de reboiser Los Angeles.

C'est gentiment burlesque, à l'image des interventions du félin, voix off haut perché (on ne voit que ses pattes antérieures, dont l'une est bandée), commentant l'attente de ses maîtres. C'est souvent plus mystérieux, notamment dès que le film bascule dans l'onirisme — conversations avec la lune et temps qui se fige. Il y a un ton singulier, une esthétique qui peut faire penser à Michel Gondry (sous anxiolytiques), une petite musique romantico-anorexique. Selon l'humeur, on partagera la mélancolie inquiète que distille le film ou l'on rêvera de filer une paire de claques à ces héros bobos, mollassons, pour les éveiller un bon coup à la vie réelle...
Aurélien Ferenczi, Télérama

"Le modelage de l'espace et du temps selon les perceptions respectives de l'homme et de la femme donne naissance à une forme plastique et fictionnelle dont la séduction onirique rachète bien des coquetteries. (...) Elle {cette modélisation} nous rend plus confiant sur le futur de cette cinéaste qui, si elle poursuit dans cette voie (...), pourrait s'affirmer comme une lointaine petite nièce d'Amérique du sphinx Resnais."
Joachim Lepastier, Les Cahiers du Cinéma

Projeté dans le cadre de

Du 15 Septembre 2021 au 28 Septembre 2021
Du mercredi 15 au mardi 28 septembre 2021