Pinocchio (Benigni)

Depuis toujours, le fantaisiste italien Robeto Benigni rêvait d'adapter le chef-d'oeuvre de Claudio Collodi. Le triomphe mondial de La Vie est belle lui a permis d'obtenir les moyens de le faire. Loin de la force poétique et émotionnelle des Aventures de Pinocchio de Luigi Comencini, son adaptation est avant tout un grand et beau livre d'images. (…) Pas de cabotinages inutiles donc, tout juste une composition candide et démonstrative de bon aloi. Bref, à moins d'être allergique au bonhomme, il faut reconnaître sa relative sobriété. D'autant que ce n'est que grâce à sa volonté d'interpréter lui-même le pantin (et ce dès sa toute première apparition) qu'il réussit à s'extraire de l'illustration pure. Pas de pantin de bois, donc, et contrecoup plutôt réjouissant une fois la convention acceptée, un rapport entre acteur et public renforçant encore la dimension de conte de ce récit exemplaire et attendrissant. (…)

Jean-Christophe Berjon, L'Annuel du Cinéma