There is No Evil

De Mohammad Rasoulof
Iran, Allemagne, République Tchèque - 2020 - vost - 150' - Couleurs - Numérique
Synopsis

Heshmat, Pouya, Javad et Bahram, quatre hommes, dans quatre histoires, qui ont dû faire un choix qui engagea leur existence entière et celle de leurs proches. Quatre histoires où Mohammad Rasoulof persévère dans sa démarche qui scrute la morale dans la démocratie autoritaire qui régit l’Iran son pays et dont les autorités lui dénient le droit de pratiquer son métier. Ours dOr de la Berlinale 2020.

"Un puissant argument moral contre la peine de mort dans le pays." Variety

Critique

«L’an dernier, je remarquai un des enquêteurs qui m’avaient interrogé. Il sortait de la banque alors que je traversais une rue de Téhéran. J’ai eu soudain un sentiment indescriptible. Je le suivis un moment sans qu’il s’en aperçoive. Après dix ans, il avait un peu pris de l’âge. J’ai voulu le prendre en photo avec mon smartphone. J’ai voulu me précipiter sur lui, me montrer et lui crier avec colère toutes mes questions. Mais, en le regardant plus attentivement, et en observant ses manières de mes yeux, j’étais incapable de voir un monstre diabolique. Comment un régime autocratique arrive-t-il à métamorphoser des gens en simples rouages de leur machinerie autocratique? Dans les états autoritaires, l’unique but de la loi est de préserver l’État et non de faciliter et réguler les relations entre les gens. Je viens d’un tel Etat. Et guidé par de telles expériences personnelles, j’ai voulu raconter des histoires qui posent ce genre de questions : en tant que citoyens responsables, avons-nous un choix lorsque nous appliquons les ordres inhumains de despotes ? En tant qu’êtres humains, jusqu’à quel point sommes-nous tenus responsables pour l’accomplissement de tels ordres ? Confrontés à cette machine autocratique, lorsqu’on en arrive aux émotions humaines, où la dualité de l’amour et de la responsabilité morale nous mène-t-elle?»

Mohammad Rasoulof