Platzspitzbaby
1995: après la suppression de la scène ouverte de la drogue à Zurich. Mia, onze ans, et sa mère dépendante déménagent dans l’Oberland zurichois. Mia se réfugie dans un monde imaginaire et se trouve une famille de substitution: un gang d’enfants.
Un récit d'apprentissage lumineux, de résilience, qui évoque les heures sombres de Zurich. Le succès Suisse de l'année.
Prix du cinéma suisse 2021 - Meilleure interprétation féminine (Sarah Spale)
Lien streaming actif samedi 27 et dimanche 28 mars de 00:01 à 23:59
Dans Les Enfants du Platzspitz, Luna Mwezi incarne Mia, fille de toxicomane. Le film est adapté du récit éponyme de Michelle Halbheer.
«Quand je découvre ma mère, elle gît inconsciente, une seringue coincée dans le bras garrotté, le bout des doigts et les lèvres bleuâtres.» Le récit que livre Michelle Halbheer dans Les Enfants du Platzspitz est glaçant. La jeune femme était enfant, au début des années 1990, lorsque Zurich faisait les gros titres de la presse avec sa scène ouverte de la drogue, située au cœur de la ville, à l’arrière du Musée national suisse. A la suite de la fermeture de la Platzspitz puis du Letten, sa mère, toxicomane, a été renvoyée dans sa commune d’origine. Pour Michelle débutait alors un voyage au bout de l’enfer, qu’elle raconte à la première personne, de manière simple et directe, dans un récit publié en allemand en 2013.
De ce livre fort, Pierre Monnard a tiré un film bouleversant dans sa manière de suivre le parcours labyrinthique d’une préadolescente, Mia, qui n'arrive pas à se résoudre à ce que sa mère lui échappe totalement, à ce que la promesse de tourner le dos aux drogues ne soit qu’un vœu pieux. Fille de toxico dans une paisible bourgade de la campagne alémanique, la voici jugée, obligée de s’inventer un monde parallèle plus joyeux, où un ami imaginaire viendrait la rassurer en lui chantant un standard folk popularisé par les Beach Boys.
Stéphane Gobbo, Le Temps