Le Poison

De Billy Wilder
Etats-Unis - 1945 - vost - 103' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

Don Birnam, incapable de percer malgré des débuts d'écrivain prometteur alors qu'il était étudiant, s'est enfermé dans l'alcool. Voilà dix jours, cependant, qu'il n'a pas touché à une goutte d'alcool et il semble sur la bonne voie. Mais rien n'est simple…

Critique

Vue générale de New York ; une façade banale, une fenêtre avec une bouteille qui pend, attachée à une ficelle. Ainsi commence le sixième film de Billy Wilder, sur l’idée de dissimulation et de honte qui va traverser ce métrage poignant sur la déchéance d’un écrivain raté et alcoolique. En s’appuyant sur un scénario co-écrit avec son complice Charles Brackett, le cinéaste joue sur du velours : la description est impitoyable et multiplie les séquences douloureuses, comme celles du vol dans un restaurant ou des hurlements à l’hôpital ou celle, longue, de la marche dans les rues (et tournée en décors naturels) pour vendre sa machine à écrire, qui tient du chemin de croix. Ray Milland reçut pour cette interprétation un Oscar et un prix d’interprétation à Cannes, et on comprend pourquoi : en homme dévoré par l’addiction, pitoyable ou lyrique, il est remarquable, toujours à la limite du cabotinage et réellement habité par un rôle très préparé. (…) Si les dialogues sont parfois brillants, parfois un peu trop abondants, Wilder ne se contente pas de mettre en images un film à thèse et moraliste : il joue en maître des possibilités du cadre, que ce soit par l’utilisation de la profondeur de champ (la scène dans laquelle il appelle Helen en se cachant), des très gros plans, ou des multiples façons de valoriser des objets, la machine à écrire ou les bouteilles dissimulées. De même multiple-t-il les plans de grilles qui enferment son personnage dans sa condition. (...) Grand Prix du Festival de Cannes 1946 (Palme d'Or).

François Bonini, A voir à lire

 

Projeté dans le cadre de

Du 10 Juin 2020 au 30 Juin 2020
Une rétrospective