The Giant

De Johannes Nyholm
Suède, Danemark - 2016 - vost - 86' - Couleurs
Synopsis

Rikard a été abandonné à la naissance à cause de son autisme et de son aspect difforme. Trente ans plus tard, il est convaincu qu’il peut retrouver sa mère s’il remporte le championnat scandinave de pétanque. Avec l’aide d’un géant à ses côtés, il tente de réaliser l’impossible.

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Critique

Ce premier long-métrage du Suédois Johannes Nyholm, projeté en avant-première mondiale au 41ème Festival de Toronto et à présent en compétition au 64ème Festival de San Sebastian, va dans différentes directions à la fois : vers un portrait naturaliste d’un homme affecté d’une malformation et de tout ce que cela suppose ; vers l’histoire d’un dépassement personnel à travers un championnat de pétanque ; vers un conte imaginaire plein de vitalité, de symbolisme et de couleurs.

À partir de là, Nyholm laisse libre court à un inventif cocktail de réalité et d’éléments imaginaires. Déjà dans l’incipit, en partant de l’image de boules sur le terrain, il emploie l’angle subjectif du géant, qui avance à grands pas dans la toundra et voit tout ce qui se situe 50 mètres plus  bas dans des couleurs vives et saturées qui tranchent avec la grise ville. Ce géant, c’est Rikard, ou du moins l’est-il en esprit, puisque c’est là qu’il peut atteindre tout ce qui lui est impossible dans la vie, tout en essayant d’affronter les traumatismes de son passé – car après sa naissance, il fut séparé de sa mère psychotique, à présent isolée dans un appartement qu’elle partage avec un perroquet.

Le parcours de Rikard évolue entre tous ces pôles jusqu’à ce qu’arrive son grand objectif : le championnat de pétanque, qui est l’apogée du film. Nyholm parvient à maintenir jusqu’au bout rythme et les différents axes qui structurent le film, faisant montre au détour du chemin de la grande énergie créative et de l’ingéniosité que lui a inspiré la grande affection qu’il a manifestement pour son personnage. Ainsi, The Giant, qui se déploie entre les hauteurs du géant et les bas de ce bas monde, est un film extrêmement impétueux et émotionnel, ce qui le rend d’autant plus atypique, touchant et fort.

Cineuropa