Morgan

De Karel Reisz
Royaume-Uni - 1966 - vost - 97' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

Morgan est un artiste, qui aime les fleurs, les animaux et les enfants. Mais à l'instar de son héros de la jungle, le gorille mâle, il devient formidable une fois en danger. Quand sa femme Leonie décide de le quitter pour un homme plus sensé, Morgan donne libre cours à ses fantasmes les plus fous. Dans un costume de gorille loué, il tente de reconquérir l'affection de sa bien-aimée !

 

Critique

Morgan cette comédie noire britannique sauvagement décalée, raconte comment un jeune peintre excentrique et ingérable est détruit par son amour pour sa mère, Karl Marx, King Kong et une chic londonienne nommée Leonie. 

Morgan va parfois tellement loin que le spectateur peut grimacer un peu, mais le réalisateur Karel Reisz (Saturday Night and Sunday Morning) balaie toute résistance en confiant ces singeries à deux jeunes acteurs britanniques talentueux, David Warner et Vanessa Redgrave. Jouant leurs premiers rôles importants au cinéma, tous deux parviennent à incarner leurs personnages difficiles de manière hilarante et poignante.

Le réalisateur Reisz est fidèle à son style libre en utilisant des trucages cinématographiques. Il fige l'action, l'accélère, révèle la texture des fantaisies de Morgan en insérant des extraits de Tarzan ou du rugissement de King Kong à Fay Wray. Mais les scènes les plus drôles du film sont les rencontres truculentes entre Morgan et sa chère Ma (Irene Handl), une vieille communiste qui refuse de se "déstaliniser" et qui ne peut pas imaginer ce que son défunt mari aurait pensé, de leur fils social traître fréquentant les types des quartiers chics de Mayfair. "Il voulait fusiller la famille royale", lance-t-elle, "et envoyer tous ceux qui avaient été à l'école publique aux travaux forcés. C'était un idéaliste, ton père, ça oui. » La plupart des personnages sains d'esprit dans Morgan sont un peu fous eux aussi, pour mieux étayer la thèse du film selon laquelle la santé mentale, de nos jours, est peut être une bénédiction en demi-teinte.

Time Magazine