Billy le menteur

De John Schlesinger
Royaume-Uni - 1963 - vost - 98' - Noir et Blanc - 35mm
Synopsis
Billy Fisher vit toujours chez ses parents et est employé de bureau dans une entreprise de pompes funèbres. Pour fuir cette morne existence, il se réfugie dans ses rêves, s’inventant un pays dont il est le héros.
Seule, Liz le comprend et essaie de le sortir de son monde imaginaire en l’invitant à venir avec elle à Londres.

 

Critique

Billy le menteur, adaptation par Willis Hall et Keith Waterhouse de leur pièce (qui était basée sur le roman de M. Waterhouse), est en partie une satire exubérante d'une société prise entre ses anciennes habitudes et le besoin de modernisation. (Tout autour de Billy, des bâtiments sont démolis, et de nouveaux surgissent pour les remplacer). Ces pôles sont représentés par les patrons de Billy, le conseiller Duxbury, qui esquive la situation, et l'énergique Shadrack, qui fait la prophétie qu'un jour les morts seront enterrés dans de minces cercueils en plastique. (L'hymne de Shadrack au plastique peut vous rappeler un conseil que le personnage de Dustin Hoffman entend de la part d'un des amis insupportables de ses parents dans The Graduate : "Je n'ai qu'un mot à te dire, jeune homme. Plastique.'')

Ce qui est remarquable dans Billy le menteur, c'est qu'il reconnaît sa morosité sans y succomber. Le côté dur et triste du réalisme de John Schlesinger, montré plus tôt dans A Kind of Loving et par la suite dans Darling et Midnight Cowboy, ne vous laisse jamais déprimé. Bien que saturé par les particularités culturelles de son époque et de son contexte, ce film est trop vivant pour n'être qu'une simple pièce d'époque. La performance de Tom Courtenay, tout en nerfs, en oreilles et en charme désespéré, vous fait redouter ce qu'il adviendra de ce pauvre garçon paumé. Julie Christie, pour sa part, est une icône incontestable du glamour rebelle. Malgré son côté amer, Billy Le Menteur est de la pure Ambroisie.

A.O. Scott, New York Times