Le général della Rovere
Ebranlé par l'échec de ses films précédents — et, comme Voyage en Italie, quasi autobiographiques —, Roberto Rossellini, le réalisateur de Rome, ville ouverte, accepte une commande qui l'associe à un autre pilier du néoréalisme : le réalisateur du Voleur de bicyclette, Vittorio De Sica, ici comédien. Sa prestation est écrasante et émouvante. Discret, Rossellini retrouve quelques-unes de ses préoccupations chrétiennes, mais surtout invente ce qui sera le style de ses oeuvres à venir : usage intensif du zoom, mobilité de la caméra et des éclairages. Cette légèreté et ce dépouillement sauvent un film que presque tout prédestinait à un académisme pesant. Lion d'or à Venise, il fut l'un des rares succès commerciaux de son auteur.
Aurélien Ferenczi, Télérama