Le signe de Vénus

De Dino Risi
Italie - 1955 - vost - 97' - Noir et Blanc - Numérique
Synopsis

Beaucoup d’hommes courtisent Agnese. Cesira, sa cousine, a le problème inverse: elle souhaiterait elle aussi être courtisée...

Critique

Le cinéma italien des années 1950 est encore sous l'emprise du néoréalisme, mais Dino Risi, réalisateur débutant, lorgne déjà vers la comédie : il ancre ses personnages dans un quotidien très prosaïque mais découpe son histoire en plusieurs épisodes, préfigurant les futurs films à sketchs qui feront sa renommée. Ainsi les deux cousines — Agnese la belle et Cesira la laide — passent d'une fête d'artistes morose à un dîner agité au restaurant, d'un rendez-vous amoureux via Appia à une fin de soirée décevante chez un poète...

Agnese, c'est Sophia Loren, toute jeune et à la beauté déjà provocante. Cesira, au physique ingrat, est la « demoiselle snob », d'après le personnage que l'actrice Franca Valeri avait créé au théâtre. Autour d'elles gravitent des pauvres types lâches et profiteurs. Alberto Sordi — qui joue pour la première fois avec Risi — et Vittorio De Sica sont deux embrouilleurs magnifiques, des fanfarons un peu méprisables ! Les dialogues sont ciselés, jouant avec les différents niveaux de langage et d'accent, de l'argot romain aux citations latines. L'amour de Dino Risi pour les acteurs est déjà là, comme le regard cynique qu'il ne va cesser de poser sur ses concitoyens.

Anne Dessuant, Télérama