Green Book

De Peter Farrelly
Etats-Unis - 2018 - vofr - 130' - Couleurs - Numérique
Synopsis

En 1962, Tony Vallelonga, videur de cabaret italo-américain, est engagé pour conduire et protéger le DrDon Shirley, célèbre pianiste noir d'origine jamaïcaine, lors de sa tournée dans le très conservateur Sud des États-Unis, là où les ségrégationnistes lois Jim Crow sont appliquées... 

Alternant humour et émotion, ce road trip inspiré d’une histoire vraie, dénonce avec justesse le poids du racisme ordinaire. Encore terriblement actuel. 

Critique

(...) Ne faisant jamais son lit de simplifications, fréquemment émouvant, Green Book se révèle donc aucunement imputable d’académisme. Le registre du film tient au contraire à un classicisme humble et limpide, jamais surplombant, toujours au niveau de ses personnages, leur ouvrant des espaces où ils peuvent exister pleinement, saisissant la réalité complexe qui les entoure, montrant surtout comment ils se transforment l’un par l’autre, l’un avec l’autre. Au-delà du plaidoyer antiraciste, les plus belles scènes restituent ces moments partagés, où les deux hommes se découvrent et s’apprivoisent, comme au rythme d’une romance légèrement détournée : une virée au restaurant Kentucky Fried ­Chicken, les nuits de solitude ­alcoolisée où la camaraderie réchauffe le cœur, les sessions d’écriture de courrier à quatre mains, l’improvisation d’un concert dans un bal monté ou d’une veillée de Noël surprise… Autant de moments qui composent la bulle relationnelle où évoluent les deux personnages, comme pour se protéger de la rude réalité qu’ils traversent.

Si le film dépeint ainsi la naissance d’une amitié en tout point exceptionnelle, il n’en fait pas pour autant un motif d’exemplarité, mais s’attache au contraire à recueillir ce qu’elle a d’unique, d’inimitable, à savoir le sentiment particulier sur lequel elle se fonde. Sentiment de reconnaissance et d’estime mutuelle, ­conquis à force de regards, de paroles, de gestes, d’instants ­suspendus, toutes choses qui ­bâtissent pas à pas l’histoire d’une relation.

Mathieu Macheret, Le Monde

Projeté dans le cadre de

Du 1 Juillet 2020 au 18 Août 2020
Les classiques d'hier et d'aujourd'hui