Después de Lucía

De Michel Franco
Mexique - 2012 - vost - 103' - Couleurs
Synopsis

Lucia est morte dans un accident de voiture il y a six mois ; depuis, son mari Roberto et sa fille Alejandra, tentent de surmonter ce deuil. Afin de prendre un nouveau départ, Roberto décide de s’installer à Mexico. Alejandra se retrouve, nouvelle, dans une classe. Plus jolie, plus brillante, elle est rapidement la cible d’envie et de jalousie de la part de ses camarades. Refusant d’en parler à son père, elle devient une proie, un bouc émissaire.

Critique

Un supplice en même temps qu'une traversée palpitante. Ce deuxième long métrage de Michel Franco procure cette double sensation. Un homme, qui a perdu sa femme dans un accident de voiture, tente désespérément de refaire surface. On le voit souvent allongé, le corps lourd, déprimé. Auprès de lui, sa fille, une quinzaine d'années, visage avenant. Elle semble mieux surmonter l'épreuve. Leur relation est faite de complicité et d'attention tendre. Ils ont l'air de bien s'entendre. Mais se parlent-ils vraiment ? Des cadrages à la durée des plans, du jeu des comédiens au scénario, tout est précis, dense et fluide. On ne sait ­jamais ce que réservera la séquence suivante. Ce qu'on sent en revanche, c'est la tension ­extrême, quoique souterraine, qui dit à la fois la souffrance, le tumulte intérieur et l'éloi­gnement progressif. Tandis que le père s'enfonce dans la dépression, la fille subit une série d'agressions dans son lycée. Cette violence a ceci de redoutable qu'elle se manifeste sans cris, sans réactions de la part d'Alejandra, victime expiatoire. C'est son silence qui est le plus violent. Le film achevé, on est groggy. Pas de doute : un cinéaste est né.

Jacques Morice, Télérama

Projeté dans le cadre de

11 Avril 2019
Después de Lucía