La Brune brûlante

De Leo McCarey
Etats-Unis - 1958 - vost - 106' - Couleurs - 35mm
Synopsis

Putnam’s Landing est une petite ville paisible de banlieue au bord de la mer. C’est dans cet endroit charmant que l’Armée américaine compte implanter une base ultra-secrète. Mais Grace, la leader du lieu, ne l’entend pas de cette oreille. Elle tient meeting et toutes les femmes se rallient à sa cause : l’Armée ne s’installera pas ! Quoique… 

Critique

Comment passer de l’amour à la haine ? En trois films, ses derniers, Leo McCarey a franchi le gué.

 

En 1957, il livre Elle et lui, où la somptuosité du cinéma est réglée de toute éternité, où la profondeur des sentiments, ceux d’un homme et d’une femme un peu mûrs qui s’aiment presque trop tard, est comme distancée par un sens apaisé du miracle et du tragique qui rend toute velléité humaine dérisoire. La beauté et l’amour sont là, mais déjà éloignés par la souveraineté de l’art qui abandonne dès qu’il fixe.

 

En 1962, McCarey tourne son dernier film, Satan Never Sleeps, l’un des films les plus démentiellement odieux du cinéma américain, vrillé par la rhétorique assassine de l’anticommunisme.

 

Entre les deux, en 1958, McCarey livre La Brune brûlante, un film de transition où le rire assure l’air de rien le passage entre la sérénité et la fureur, une comédie étrange donc (mais on se demande quelquefois si l’art classique de la comédie américaine a vraiment existé, tant les grandes réussites – Hawks, Cukor, Lubitsch, etc. – frappent par leur étrangeté cachée).

 

Axelle Ropert, les Inrocks

Projeté dans le cadre de

Du 19 Décembre 2018 au 9 Janvier 2019
Du rire aux larmes