Une Femme de Tokyo

De Yasujiro Ozu
Japon - 1933 - 47' - Noir et Blanc - 35mm
Synopsis

Ryoichi croit que sa soeur Chikako travaille au noir comme traductrice en complément de son emploi de secrétaire. Sa fiancée, Harue, lui apprend, en revanche, que Chikako se livre probablement à la prostitution. Ryoichi est effondré, aussi, quand Chikako rentre à la maison, il la gifle brutalement, mais celle-ci lui explique qu’elle se prostitue pour lui permettre de poursuivre ses études…

Critique

Tourné en 9 jours sous le titre de travail de «Son affaire, comme exemple» (Tatoeba kanojo no baai) de la fin janvier au début février 1933, Une femme de Tokyo a été écrit conjointement par Ozu, Kogo Noda et Tadao Ikeda qui firent croire qu’ils avaient adapté ce scénario d’un certain Ernest Schwarz, écrivain qui n’existe pas. Ozu a composé le nom à partir de deux réalisateurs européens pour lesquels il avait de l’admiration Ernst Lubitsch et Hanns Schwarz. Un extrait de If I Had a Million d’Ernst Lubitsch (1932), avec Charles Laughton, est d’ailleurs assez longuement inclus par Ozu dans le film; une affiche du film réalisé par Carl Froelich et Léontine Sagan, Mädchen in Uniform (1931), est présente à plusieurs reprises dans le décor, témoignant de l’attachement cinéphilique du jeune Ozu de 30 ans au cinéma étranger. C’est à partir de cette Femme de Tokyo que la grammaire stylistique de Ozu s’établit: position basse de la caméra, usage des gros plans et des plans «vides» appelés «ouvertures et fermetures de rideau», procédés de répétition des plans, usage dramatique du travelling (qui sera abandonné très progressivement par la suite). Il constitue en la matière une étape décisive, le film remportant un succès public assez inhabituel et inespéré pour Ozu à cette époque.

EW

Projeté dans le cadre de

Du 24 Octobre 2018 au 16 Novembre 2018
À hauteur de Tatami