La Femme modèle
Un journaliste sportif et une dessinatrice de mode ont le coup de foudre et se marient dans la foulée. Sauf que rien n’est simple dans le retour à la vie normale, cela d’autant plus que le chroniqueur sportif se fait des ennemis du côté de la mafia… Lauren Bacall et Gregory Peck font des étincelles et, pour une fois, Vincente Minnelli signe une comédie pure. Mais habilement chorégraphiée. Un bijou !
Prince du mélodrame, roi de la comédie musicale, architecte de la famille américaine, Vincente Minnelli fût l’un des artisans les plus doués et inventifs de l’âge d’or du cinéma hollywoodien. Sa «Femme Modèle» est partie d’une idée d’Helen Rose, costumière en chef de la MGM entre 1942 et 1966 qui a dessiné, entre autres, des robes pour Grace Kelly, Elizabeth Taylor, Debbie Reynolds, Jane Powell: quelles seraient les conséquences du mariage entre un journaliste sportif et une modéliste ? Comment leurs mondes respectifs accepteraient cette promiscuité? Grace Kelly était le choix au départ pour le rôle de la modéliste, mais elle a choisi plutôt de se marier. James Stewart, qui aurait dû camper le journaliste sportif, devant le faux-bond de la future princesse, préfèra se retirer du projet. Pour Gregory Peck ce fût un bonheur: non seulement il était ravi de donner la réplique à Lauren Bacall, mais en plus, cela lui permettait de prendre des risques en se lançant dans une composition entièrement nouvelle pour lui. Et il avait le goût du risque ! Quant à Minnelli, toujours imbibé de musique et de danse, il a eu l’idée géniale de traiter la très drôle séquence finale comme un ballet, en confiant le rôle principal à Jack Cole, le chorégraphe du film ! La Femme Modèle est une vraie réussite: une comédie classique devenue, par le talent multiple de Minnelli, un classique de la comédie.
Rui Nogueira
