The Artist

De Michel Hazanavicius
France - 2011 - 100' - Numérique
Synopsis

Hollywood 1927. George Valentin est une vedette du cinéma muet à qui tout sourit. L'arrivée des films parlants va le faire sombrer dans l'oubli. Peppy Miller, jeune figurante, va elle, être propulsée au firmament des stars. Ce film raconte l'histoire de leurs destins croisés, ou comment la célébrité, l'orgueil et l'argent peuvent être autant d'obstacles à leur histoire d'amour. Cinéma des Aînés. FONDATION ARDITI.  Lundi 9 Janvier 2010 à 14H30

Critique

Au départ, c'était un pari fou. Oser faire en 2011, à l'heure d'Avatar, de la numérisation et des films en 3D, un long-métrage muet et en noir et blanc. Avec une véritable dose d'inconscience, le tandem Dujardin-Hazanavicius (à qui l'on doit OSS 117) a eu l'audace d'y croire. Au final, Jean Dujardin a décroché le prix d'interprétation masculine au Festival de Cannes. Pas mal pour celui qui incarne George Valentin, une célébrité du muet trop orgueilleuse pour condescendre à s'adapter au cinéma parlant, nouvellement inventé. Au départ, The Artist semble une parodie subliminale de Chantons sous la pluie de Stanley Donen, avec Gene Kelly. On craint même que le film s'essouffle à partir d'une trame aussi mince. Au contraire. Hazanavicius a l'intelligence d'offrir un vibrant et sincère hommage au cinéma hollywoodien des années 1920-1930. Poétique, émouvant, The Artist se mue en un pur mélodrame, qui raconte sans parole une romance éternelle. Côté références, on navigue entre le Vertigo de Hitchcock, le Sunset Boulevard de Wilder, L'Heure suprême de Frank Borzage ou Les Espions de Fritz Lang. La séquence onirique du verre bruyant, celle de la manche du portemanteau ou la scène des claquettes resteront sans doute dans les annales du cinéma. La preuve ? Avec le concours du producteur américain Harvey Weinstein, The Artist a de sérieuses chances de décrocher un oscar en février prochain