L'armée des ombres
En 1942, Philippe Gerbier, un des chefs de la Résistance, est dénoncé et capturé. Il parvient à s'échapper lors d'un transfert et rejoint des membres de son réseau à Marseille où il poursuit la lutte, entre espoir et déconvenues…
Le livre de Joseph Kessel parut à Londres, en 1943. Pendant vingt-six ans, Jean-Pierre Melville eut envie de le porter à l'écran. Il avait lui-même fait partie de "l'armée des ombres". Malgré les faits rapportés, le flm est une oeuvre anti-héroïque, non spectaculaire, une mise en scène presque documentaire des dangers et des relations humaines d'une poignée de résistants gaullistes, affrontant l'ennemi, avec leurs convictions, mais aussi avec leurs faiblesses. Melville a bien fait sentir et comprendre la notion de clandestinité, telle qu'elle avait été vécue par des hommes et des femmes, combattants de l'intérieur, guettés par la police de Vichy et par la Gestapo. Il a traité ce sujet de façon rigoureuse jusque dans la direction d'acteurs.
Jacques Siclier, Les Fiches de Monsieur Cinéma